SANTE DE LA FEMME

Accouchement : Tout savoir sur l’accouchement sans douleur et ses conséquences

Summary

La péridurale ou anesthésie péridurale est une technique médicale exercée par les médecins anesthésistes. Elle consiste à injecter à l’aide d’un petit tuyau (cathéter) un médicament anesthésique autour de de la moelle épinière pour empêcher que la femme en travail […]

La péridurale ou anesthésie péridurale est une technique médicale exercée par les médecins anesthésistes. Elle consiste à injecter à l’aide d’un petit tuyau (cathéter) un médicament anesthésique autour de de la moelle épinière pour empêcher que la femme en travail ait mal.  Quelles sont les conditions à remplir pour bénéficier de cette technique ? Est-elle sans conséquences ? Le Professeur Der Adolphe Somé, gynécologue obstétricien, Chef de service de médecine de la reproduction à l’hôpital Souro Sanou de Bobo-Dioulasso apporte des éclaircissements.

Comment se fait le choix des patientes ?

A partir du huitième mois de grossesse, l’obstétricien qui a fait la pesée de la femme s’assure avant tout que la femme peut accoucher naturellement. Ensuite, il discute avec elle pour lui demander si elle veut faire une péridurale ou pas. Là, on aura la population des femmes qui souhaitent bénéficier de la péridurale et on rédige une consultation préanesthésique. Avec ce bulletin, la femme se rend chez le médecin anesthésiste réanimateur qui va l’examiner et c’est à ce niveau que la sélection est confirmée.

Toute femme qui le souhaite peut-elle bénéficier de cette technique ?

Non, il y a plusieurs indications à prendre en compte. Les femmes qui ont des lésions (plaies par exemple) au niveau de la colonne vertébrale, celles qui sont fébriles, qui ont la maladie du cerveau (existence d’une boule), qui sont allergiques au médicament utilisé ou celles dont le sang coagule difficilement, ne sont pas autorisées à bénéficier de cette technique et c’est pour leur bien !

A quel moment la femme peut recevoir l’anesthésie ?

Il faut que l’on soit sûr que la femme est vraiment en travail. Alors généralement, on attend que le travail soit avancé à 3cm à peu près de dilatation du col. L’anesthésiste réanimateur vient faire l’injection, lui explique tout ; et nous obstétriciens on surveille le bébé jusqu’à le faire sortir et on le remet au médecin pédiatre. Si l’enfant a des problèmes au cours de la péridurale, rapidement on opère la femme sans avoir besoin de faire encore d’autres anesthésies.

Est-ce vrai qu’elle annihile la douleur ?

Elle annule totalement la douleur. Vous accouchez totalement en souriant. Le problème c’est qu’elle a des conséquences.

Lesquelles ?

L’une des conséquences de la péridurale est la suivante : comme la femme n’a pas mal, souvent elle peut ne pas contribuer efficacement aux poussées pour faire sortir l’enfant. Si on lui dit de pousser ce n’est pas évident qu’elle le fasse comme il se doit. Souvent on est pressé de faire sortir vite l’enfant parce qu‘il souffre ou bien est fatigué et risque de mourir. Mais quand on demande à la femme de pousser, elle se met à rire parce qu’elle n’a pas mal et nous on est paniqué. Ce qui fait que les femmes qui bénéficient d’une péridurale, le plus souvent, l’accouchement se fait avec de l’aide. Soit avec une ventouse (un petit aspirateur qu’on met sur la tête de l’enfant pour le tirer et le faire sortir) ou alors avec des forceps (petites cuillères croisées qui permettent de saisir la tête de l’enfant et de le tirer sortir).

Comment prévenir ce genre de situation ?

Il faut qu’au huitième ou neuvième mois de grossesse, la femme puisse bénéficier d’une éducation sur la technique de poussée. Ce sont des séances d’entrainement à l’accouchement.

La péridurale est-elle accessible à tous ?

L’accessibilité est relative. Ce n’est pas moins de 80000 au bas mot. Mais ce coût est sous-estimé parce que la péridurale quand on la place, elle mobilise le médecin anesthésiste, le médecin obstétricien, le médecin pédiatre, une sage-femme et le bloc opératoire, et cela, jusqu’à l’accouchement

Est-elle pratiquée dans tous les établissements publics ?

Non, au Burkina, c’est peut-être dans quelques hôpitaux privés. A l’hôpital Souro Sanou on a eu à la pratiquer une seule fois, mais pour l’instant à ma connaissance, ce n’est pas une pratique qui court les rues.

Madina Belemviré 

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