SANTE DE LA FEMME

CHR de Banfora : Les gynécologues racontent des cas de « femmes difficiles »

Summary

Le métier de gynécologue et de sage-femme est un métier noble qui mérite d’être reconnu à sa juste valeur. Si redonner le sourire aux femmes constitue un sacerdoce pour les spécialistes des questions de la femme et de l’enfant, il […]

Le métier de gynécologue et de sage-femme est un métier noble qui mérite d’être reconnu à sa juste valeur. Si redonner le sourire aux femmes constitue un sacerdoce pour les spécialistes des questions de la femme et de l’enfant, il faut aussi noter que ce n’est pas souvent chose aisée. Ces hommes et femmes en blouse blanche qui ont décidé de consacrer leur vie au service du bien-être de la femme et son bébé sont souvent confrontés à des « cas difficiles à gérer » qui demandent une certaine maîtrise de soi. Crise de nerfs, coups de pied, cris, injures, bref, au moins une fois par an, le service gynécologique du Centre hospitalier régional de Banfora (CHR) reçoit des cas de « femmes difficiles ». Ils nous en parlent dans cet article. Lisez plutôt.

Le métier de sage-femme est un métier noble. Ce n’est pas Mme Zongnaba née Kiéma Amélie sage-femme au CHR de Banfora, depuis 2011 qui dira le contraire. Sauver et aider des femmes à mettre au monde des enfants est un sentiment noble qui anime le personnel de santé qui se mobilise jours et nuits pour aider les femmes à accoucher. « On participe à la joie de la famille et de toute la société », a soutenu Amélie Zongnaba.

150 accouchements par mois au CHR de Banfora

A la maternité du CHR de Banfora, ce sont 150 accouchements par mois à mettre au compte du personnel de santé. Accouchements qui ne se passent pas toujours dans des conditions faciles, car à entendre Mme Zongnaba, des complications peuvent survenir. « Au moment de faire sortir l’enfant, il y a des situations ou malgré ta gentillesse tu es obligée de lever le ton car au moment de l’expulsion de l’enfant, certaines femmes ferment leurs cuisses. Dans ces cas, il faut lever le ton parce que c’est le moment ultime et il faut tout faire pour éviter de perdre l’enfant », a-t-elle dit.

A ce propos, Dr Yssou Dao révèle : « Ce sont des patientes qui viennent, impossible de les examiner. Elles crient, elles sont agitées, elles descendent de la table, elles se couchent à terre, elles se roulent, elles sortent même parfois nues, elles marchent dans toute la cour jusqu’au niveau de la porte. On fait intervenir, soit la maman, soit le conjoint, mais rien à faire ».

Revenant sur le dernier cas qu’ils ont eu, il a expliqué : « La femme a perdu pour la troisième fois son bébé du fait de ce comportement car ce n’était pas la première fois. C’était le troisième accouchement et elle n’avait pas un seul enfant vivant. Parce que pour savoir si le bébé ou la femme a des problèmes, il faut l’examiner, mais si vous n’avez pas de possibilité pour l’examiner, vous ne pouvez rien faire. Si la patiente ne vous le permet pas, vous ne pouvez pas l’aider ».

Se tenir debout pour accoucher

En plus de cela, le Chef de service a relaté un autre cas qu’il a pu gérer avec professionnalisme. « J’ai accouché une femme dans une position dans laquelle je n’avais jamais accouché. Dans les conditions classiques, la patiente est sur le dos et on la contrôle. Mais ce jour la patiente n’a pas voulu. Elle était arrêtée et elle poussait. Quand tu n’as pas l’habitude dans une position c’est compliqué. C’est vrai que les patientes doivent être autorisées à accoucher dans les positions qu’elles veulent, mais ça demande de l’entrainement de la part du personnel », a-t-il fait remarquer.

Par ailleurs, accusés à tort ou à raison de maltraiter souvent les patientes, Dr Dao répondra : « On parle des violences du personnel de santé, mais on ne parle pas des violences infligées par les patientes. Le personnel de santé est également victime de violence surtout des coups de pieds, des coups de poing pendant l’accouchement », a-t-il relevé.

Mais dit-il, une patiente qui vient pour accoucher est une patiente qui psychologiquement n’est pas normale. « Quand tu es en face d’une telle patiente il faut savoir te contenir et savoir gérer tes humeurs », a-t-il recommandé.

Madina Belemviré 

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