Clamydiose : « Ça s’attrape à deux, ça se soigne à deux ».
Summary
La chlamydiose urogénitale est une infection sexuellement transmissible (IST). C’est la plus fréquente des IST bactériennes et la plus contagieuse. Elle touche 10-15% des 15-24 ans qui sont sexuellement actifs et est l’une des principales causes de stérilité. Comment elle […]
La chlamydiose urogénitale est une infection sexuellement transmissible (IST). C’est la plus fréquente des IST bactériennes et la plus contagieuse. Elle touche 10-15% des 15-24 ans qui sont sexuellement actifs et est l’une des principales causes de stérilité. Comment elle se manifeste ? Comment se fait le diagnostic ? Quel traitement pour la chlamydiose ? Les réponses avec Dr Jean-Louis OUEDRAOGO.
Quelles sont les causes de la chlamydiose?
Elle est due à une bactérie appelée Chlamydia trachomatis.
Quel est le mode de transmission?
Elle est quasi exclusivement sexuelle. Elle a lieu à l’occasion de rapports sexuels entre partenaires, au cours de différentes formes de rapports sexuels par contacts génitaux (rapports oraux, vaginaux ou anaux)
Qui sont les personnes à risques ?
Toute personne ayant des rapports sexuels non protégés avec une personne infectée.
Quels sont les facteurs de risques?
Les facteurs de risque peuvent être :
– Des rapports sexuels multiples non protégés ;
– Des rapports sexuels non protégés avec des professionnels du sexe ;
– Des rapports sexuels avec des partenaires occasionnels.
Comment elle se manifeste ?
La chlamydiose urogénitale est une maladie silencieuse. Il n’y a pas de symptômes chez 75% de femmes et 50% des hommes. Ce qui favorise :
– Un retard pour le diagnostic (l’absence de manifestation fait qu’on ne consulte pas) ;
– Une propagation « silencieuse » de l’infection ;
– La survenue des complications dominées par la stérilité.
Chez la femme
– L’infection est le plus souvent asymptomatique (c’est-à-dire sans aucun signe permettant de penser qu’on est infectée).
– Parfois on peut avoir :
Des pertes (leucorrhées) sanguinolents traduisant une infection du col (Cervicite) latente ou une inflammation de la vessie (Cystite) avec des urines claires.
– Les complications (qui peuvent parfois révéler l’infection) sont :
Une inflammation ou une infection des trompes (Salpingite);
Des trompes bouchées (séquelle de l’infection des trompes) ;
Des douleurs pelviennes chroniques ;
Une grossesse qui essaie de se développer dans une trompe (Grossesse extra-utérine) ;
Une Stérilité.
Chez l’homme
– Dans 50% des cas l’infection se traduira par une inflammation discrète du canal du pénis : (urétrite subaiguë) avec écoulement peu abondant, peu douloureux ;
– Parfois on a juste des brulures du canal du pénis en urinant (brûlures urétrales) ;
– Mais dans 30% des cas l’infection ne se manifeste par aucun signe (asymptomatique).
Quelles sont les complications possibles?
Une inflammation de la prostate (Prostatite) ;
Une inflammation (Epididymite) ;
Un rétrécissement du canal du pénis (rétrécissement urétral) parfois ;
Une stérilité.
Comment se fait le diagnostic ?
Le diagnostic peut se faire de deux manières :
– Soit directement par la mise en évidence de la bactérie ou des parties de la bactérie (examen direct, culture cellulaire, PCR) dans des prélèvements du canal du pénis (urètre pré-méatique) chez l’homme et dans le col (endocol) chez la femme ;
– Soit indirectement en recherchant dans le sang (sérologie) des signes du passage de la bactérie dans l’organisme.
Comment se passe la prise en charge ?
Il permet :
– D’interrompre la transmission du Chlamydia ;
– D’éviter les complications et les séquelles ;
– De réduire le risque d’infection par VIH (car les IST favorisent la transmission du VIH).
Le traitement est à base d’antibiotiques adaptés (tous les antibiotiques ne sont pas efficaces contre le chlamydia).
Et il faut toujours traiter le ou les partenaire(s) sexuel(s). « Ça s’attrape à deux, ça se soigne à deux ».
Comment la prévenir ?
Elle est primaire et secondaire.
– Prévention primaire :
Il faut éviter de s’infecter à travers une communication pour le changement de comportement (surtout chez les jeunes).
Il s’agira :
.De réduire le nombre de partenaires sexuels ;
.D’avoir des pratiques sexuelles à moindre risque telles que l’Abstinence, la bonne fidélité, le retard de l’âge des 1ers rapports sexuels, … etc ;
.D’utiliser régulièrement et correctement des préservatifs.
– Prévention secondaire :
Elle consiste au diagnostic précoce et au traitement efficace des personnes infectées et des malades évitant ainsi les complications et la dissémination à la communauté.
Madina Belemviré