SANTE DE LA FEMME

Incompatibilité rhésus : quels risques pour le fœtus ?

Summary

L’incompatibilité rhésus est une situation où l’organisme de la femme produit des anticorps dirigés contre les globules rouges du fœtus qu’elle porte elle-même. Pourquoi est-il important de connaître son groupe sanguin rhésus ? Quels sont les risques de l’incompatibilité du […]

L’incompatibilité rhésus est une situation où l’organisme de la femme produit des anticorps dirigés contre les globules rouges du fœtus qu’elle porte elle-même. Pourquoi est-il important de connaître son groupe sanguin rhésus ? Quels sont les risques de l’incompatibilité du rhésus pour le fœtus ? Comment la prévenir ? Le Dr François Xavier Kaboré, gynécologue obstétricien au CHU Yalgado Ouédraogo explique !

Pourquoi est-il important de connaître son groupe sanguin rhésus ? 

Quand la femme est de rhésus négatif et porte un fœtus de rhésus positif, si au cours de cette grossesse une situation se produit et qu’il y a un passage de globules rouges du fœtus dans le sang maternel qui est dépourvu d’antigène D, l’organisme maternel fabriquera des anticorps contre ces globules rouges pour se protéger d’éventuelles agressions. Cette grossesse se déroulera sans problème. Mais si au cours d’une grossesse ultérieure le foetus est de Rhesus positif et qu’il y’a un passage de ces globules rouges dans le sang maternel, l’organisme maternel va de façon exagérée produire des anticorps en grande quantité qui vont traverser la barrière placentaire pour aller non seulement détruire les globules rouges qui sont dans son sang et aussi les globules rouges qui sont au niveau du sang fœtal.

Quels sont les risques pour le fœtus?

La conséquence, c’est qu’il y aura une anémie fœtale et une fuite de l’eau à travers les différents tissus de l’enfant. L’enfant aura un visage bouffi avec ascite et des oedèmes généralisée. Toute chose qui peut aboutir à la mort fœtale.

Comment la prévenir ?

Il y a plusieurs mesures de prévention : celle générale et la sérothérapie.
Les mesures générales consistent à faire le dépistage du groupe sanguin chez la femme enceinte. Si elle est de Rhésus négatif, on doit s’assurer qu’elle ne soit pas immunisée. Si elle n’est pas immunisée, elle doit être suivie au cours de la grossesse. Pour prévenir l’immunisation, il est recommandé actuellement, d’administrer du sérum anti D à titre prophylaxie à partir du sixième mois de grossesse. Mais au cours de la grossesse, si elle a fait un avortement, une grossesse extra utérine, toute situation où il peut avoir passage des globules rouges dans son sang, on doit faire une prophylaxie en lui injectant du sérum anti D.

Il faut également faire le groupe sanguin du père. Si les deux conjoints sont de Rhésus négatif, il n’y a pas un risque d’immunisation. Mais si le conjoint est de Rhésus positif, il y a deux cas : soit il est homozygote (qui porte deux allèles identiques d’un même gène), soit il est hétérozygote ( qui porte deux allèles différentes d’un même gène) et il peut donner une allèle qui est négative. Et quand la mère va donner le négatif, l’enfant sera de Rhésus négatif. Dans ce cas, il n’y a pas de risques d’immunisation. Mais dans le cas où le fœtus prend le Rhésus positif de son père, c’est à ce niveau qu’il y a risque d’immunisation. A la naissance, il faut systématiquement en salle d’accouchement après la sortie du fœtus, faire un prélèvement au niveau du sang du cordon pour faire le groupage sanguin de l’enfant. S’il se trouve que le nouveau-né est de Rhésus négatif, il n’y a pas lieu de faire la prévention. Mais s’il est de rhésus positif, il faut grouiller dans les 72h, lui faire le sérum anti D pour prévenir l’iso immunisation.

Madina Belemviré 

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