SANTE DE LA FEMME

Précocité des rapports sexuels : l’âge médian était de 17,2 ans pour les filles et de 19,7 ans pour les garçons selon une étude

Summary

La précocité sexuelle est définie comme étant le fait d’avoir sa première relation sexuelle avant l’âge de 16 ans. Cet âge de référence encore appelée « majorité sexuelle » varie selon que l’on soit en occident ou en Afrique ou […]

La précocité sexuelle est définie comme étant le fait d’avoir sa première relation sexuelle avant l’âge de 16 ans. Cet âge de référence encore appelée « majorité sexuelle » varie selon que l’on soit en occident ou en Afrique ou même selon les régions en Afrique. Dans le monde 1 fille sur 5 donne naissance à son premier enfant avant 18 ans. Chaque année, près de 16 millions de filles âgées de 15 à 19 ans mettent au monde des enfants. Au Burkina Faso, de nombreuses filles se marient et donnent naissance à un enfant durant l’adolescence. Bon nombre de garçons débutent aussi leur vie sexuelle à cette période et se marient plus tard. D’autres doivent faire face à des relations sexuelles forcées, au mariage précoce, aux infections sexuellement transmissibles dont le VIH/SIDA, ou encore aux grossesses non désirées et aux avortements clandestins. Tout savoir sur les causes des grossesses précoces avec le Dr Ousséni Compaoré, gynécologue obstétricien au CHU de Tengandogo.

Quelques données statistiques

– En 2004, une étude menée au Burkina Faso par Guiella avait noté que l’âge médian lors du premier rapport sexuel, était de 17,2 ans pour les filles et de 19,7 ans pour les garçons.

– Une étude réalisée au centre Muraz par Adohinzin et coll. en 2015 dans la ville de bobo : 13,7% des jeunes enquêtés avaient eu leur premier rapport avant 16 ans, dont 37,2 % chez les garçons et 62,8 % chez les filles. La grande majorité des jeunes avaient leur premier rapport avec un partenaire plus âgé. 24,4% avaient des partenaires multiples surtout chez les garçons (84,2%)

– Une étude réalisée en Afrique du Sud en 2003, dans l’unité de recherche sur la santé génésique et le VIH de l’University of the Witwatersran.

Age des premiers rapports sexuels 

– Avant 14 ans : 14.5% chez les filles et 26.1% chez les garçons.

– 15 à 19 ans, 50% des garçons et 47% des filles déclarent avoir déjà eu des rapports sexuels.

Age du premier partenaire sexuel

– Chez les filles, le premier partenaire est plus âgé de 1 à 4 ans dans 71,5% des cas. Chez les garçons la première partenaire sexuelle est de même âge ou plus jeune dans 81,8% des cas.

– L’initiation sexuelle précoce est associée à des facteurs susceptibles d’accroître le risque pour une jeune personne de contracter le VIH, comme les rapports sexuels forcés et le fait d’avoir des partenaires plus âgés. Ainsi, en 2003, une enquête de ménages nationalement représentative menée auprès de quelque 12.000 jeunes Sud-Africains de 15 à 24 ans a révélé que 16% des jeunes femmes et 5% des jeunes hommes étaient séropositifs.

– Enquête internationale « health behaviour in school- aged children » (HBSC/WHO) 2002 en France : sur 223 filles de 15 ans, 35 ont déclaré avoir eu leurs premiers rapports sexuels avant 13 ans et 108 soit 72,2% avant 14 ans. NB : 15 ans étant la majorité sexuelle en France.

Quels sont les causes des grossesses précoces?

– Le manque d’information et d’éducation sexuelle : insuffisance des moyens des parents, tabous liés au sexe : pas d’éducation sexuelle et reproductive, ignorance des moyens de contraception, des risques liés à une grossesse précoce,

– Les mariages forcés et précoces : 9 grossesses précoces sur 10 ont lieu dans le cadre d’un mariage ou d’un concubinage,

– Les violences et abus sexuels : les filles sont vulnérables et victimes de violences et abus sexuels non protégés : sur le chemin de l’école, dans les écoles, lors de situation d’urgence, au sein même de la famille…,

– Les tabous liés à la culture : parler de sexe est tabou,

– La loi : l’avortement et parfois même la contraception sont considérés comme un crime et sont répréhensibles,

– L’accès à la contraception : peut-être freiné par la pauvreté, les tabous et/ou les distances trop grandes pour accéder à un magasin ou un centre de santé les distribuant,

– Facteurs environnementaux : environnement rapidement changeant, qui offre continuellement de nouvelles découvertes, mondialisation, accès aux NTIC, urbanisation rapide, évolution des normes sociales,

– La théorie dite « économique » : rapports sexuels motivés par un intérêt matériel ou financier. Généralement avec des hommes aisés, plus âgés et déjà mariés, afin de profiter de certains privilèges, souvent avec la complicité tacite des parents, dans le but de soulager financièrement le ménage,

– Autres facteurs selon des auteurs comme ADJAHOTO [8] : c’est la conséquence du déficit de communication entre les jeunes et leurs parents. Cette difficulté de communication amène les enfants à une recherche d’informations parfois non fiables en dehors du cercle familial (dans la rue ou avec des amis),

– Les comportements sexuels au moment de premiers rapports précoces (l’absence de préservatif, notamment) peuvent établir un précédent pour les comportements futurs à risque VIH élevé,

– Facteurs associés à la précocité des premiers rapports sexuels chez les filles (avant 15 ans) en France,

– Rapports précoces moindres chez les enfants vivant avec leurs 2 parents ou celles ayant une communication facile avec un des parents,

– Niveau socio-économique : pas associé de manière significative

– Etablissement fréquenté a une incidence élevée sur la précocité des rapports sexuels,

– Le plus grand nombre de filles avec rapports précoces se recrutent parmi celles qui ont moins brillé à l’école ainsi que celle n’aimant pas l’école,

– Conduites à risques : consommation de substances psycho-affectives (tabac, alcool, drogue), sorties nocturnes fréquentes, sont corrélées à l’augmentation de la fréquence de rapports précoces,

– Précocité des ménarches,

– Donner une appréciation négative de sa vie.

Madina Belemviré 

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