Trompes bouchées : Qui sont les personnes à risques ?
Summary
Les trompes utérines sont des conduits qui font partie des organes génitaux internes de la femme. Il en existe deux, qui se trouvent de chaque côté de l’utérus. Elles relient les ovaires (organes qui donnent les ovules) et l’utérus. Les […]
Les trompes utérines sont des conduits qui font partie des organes génitaux internes de la femme. Il en existe deux, qui se trouvent de chaque côté de l’utérus. Elles relient les ovaires (organes qui donnent les ovules) et l’utérus. Les trompes utérines, en forme de tube, ont pour rôle de recevoir les ovocytes (ovules) libérés tous les mois au niveau des ovaires et de les acheminer vers l’utérus. Lorsque l’ovule est expulsé par les ovaires au cours de l’ovulation, il est aspiré par le pavillon de la trompe. La fécondation (rencontre entre lovule et le spermatozoïde) s’effectue au niveau des trompes, lors du trajet de l’ovule vers l’utérus. Pour qu’une femme puisse tomber enceinte, il faut que les trompes fonctionnent normalement et soient intactes (au moins une). Quand est-ce qu’on parle d’obstruction des trompes ? Quelles sont les causes ? Quel traitement pour les trompes bouchées ? Docteur Alexis Yobi Sawadogo, gynécologue et maitre-assistant au service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction au CHU de Bogodogo réponds.
Qu’est-ce qu’une obstruction des trompes ?
On parle d’obstruction des trompes lorsqu’il y a blocage du conduit de la trompe en un endroit quelconque du trajet. En général le blocage peut être au début (partie collée à l’utérus), on parle d’obstruction proximale, ou se situer vers la fin de la trompe, on parle d’obstruction distale.
Quelles peuvent être les causes ?
Les causes d’obstruction des trompes sont diverses :
Les infections génitales sont le plus souvent les conséquences de maladies sexuellement transmissibles qui atteignent les trompes ;
La salpingite est une inflammation des trompes due à une infection génitale. Elle peut être aiguë (c’est-à-dire que l’infection est récente) ou chronique (l’infection s’est produite dans le passé et persiste encore) et occasionner une obstruction au niveau des trompes. Les infections liées à une salpingite sont généralement dues aux germes Chlamydiae, les mycoplasmes ou les gonocoques. Ce sont des germes responsables de maladies sexuellement transmissibles, mais qui passent le plus souvent inaperçues.
Les infections utérines peuvent aussi boucher les trompes, notamment celles consécutives aux avortements surtout provoqués clandestins ;
Toute autre infection pelvienne (digestive ou urologique) : pelvipéritonite, appendicite, ovarite
Chirurgie pelvienne ou de la partie abdominale inférieure qui peut donner des cicatrices pouvant boucher les trompes ;
Certaines pathologies, par exemple la tuberculose génitale ;
Grossesse extra-utérine dans les trompes de Fallope qui se termine le plus souvent dans nos pays par une ablation (coupure) de la trompe ;
Malformations congénitales des trompes ;
Fibrome utérin développé près du début de la trompe qui peut la boucher par compression ;
Endométriose ;
Quels sont les symptômes ?
L’obstruction au niveau des trompes est souvent difficile à détecter car il y a peu ou pas de symptômes. Parfois on note des douleurs pelviennes vagues ou des sécrétions vaginales plus abondantes. Pourtant elle peut causer une infertilité. C’est souvent à loccasion d’un projet de grossesse que l’obstruction est découverte au cours d’un bilan dinfertilité.
Lors de ce bilan, en plus de l’interrogatoire et des examens cliniques, le médecin sera amené à prescrire plusieurs examens et analyses pour identifier le problème.
L’examen spécifique permettant de détecter une anomalie au niveau de la perméabilité des trompes est l’hystérosalpingographie. Elle consiste à injecter du produit opaque à partir du col de l’utérus et à suivre la progression de ce produit au niveau des trompes par une radiographie.
Outre l’hystérosalpingographie, le médecin pourra être amené à effectuer une hystéroscopie, un examen qui permet de visualiser la cavité utérine à l’aide d’un endoscope (une fibre optique) en passant par les voies naturelles.
Une clioscopie peut aussi être envisagée : sous anesthésie générale, elle permet dexaminer les trompes de « l’intérieur » avec un appareil optique après avoir réalisé une petite incision au niveau du nombril.
Qui sont les personnes à risques ?
Les femmes qui ont des infections génitales à répétition ;
Les femmes ayant des antécédents d’infection pelvienne ou d’IST ;
Les femmes ayant des antécédents davortements surtout provoqués clandestins ;
Les femmes ayant des antécédents dintervention chirurgicales abdominales ou pelviennes.
Quel traitement pour les trompes bouchées ?
Le traitement dépendra de la cause de l’obstruction. Seul le médecin est en mesure de prescrire les médicaments ou méthodes de traitement adapté. La nécessité de traitement dépend essentiellement de l’état de perméabilité des trompes, de l’état des organes génitaux et de l’état de santé en général. Vous êtes tout à fait libre de discuter de tous les traitements qui peuvent s’offrir à vous pour trouver le plus adapté à votre cas.
Le médecin peut indiquer une chirurgie laparoscopique (clioscopie), si votre état de santé le permet et selon certains paramètres évalués par le médecin.
C’est une intervention chirurgicale effectuée sous anesthésie générale.
Selon létat de la perméabilité des trompes, le médecin peut proposer une salpingectomie, intervention chirurgicale qui consiste à enlever la trompe bouchée et malade, notamment en cas dun hydrosalpinx (la trompe est pleine de liquide). Vous pourrez être ensuite candidate pour une fécondation in vitro.
La cannulation tubaire, elle, est une intervention chirurgicale moins lourde que la chirurgie laparoscopique, réalisée lorsque l’obstruction se trouve plus près de l’utérus. Lintervention consiste à introduire une canule via l’utérus pour aller déboucher la trompe.
L’hydrotubation qui consiste à faire passer des antibiotiques et des anti-inflammatoires sous pression à travers le col de l’utérus. Elle permet de déboucher parfois les trompes et de traiter éventuellement une infection locale en cause. Elle n’est plus pratiquée dans les pays développés qui utilisent plus les techniques de procréation médicalement assistée (PMA).
Peut-on retomber enceinte après le traitement ?
Bien sûr on peut retomber enceinte après le traitement mais cela depend de la cause. Par exemple l’obstruction tubaire due à une tuberculose est definitive. Les résultats dépendent donc de la cause.
Madina Belemviré