SANTE DE LA FEMME

Verrues génitales : une personne sur 10 est touchée

Summary

Une personne sur dix souffre de verrues génitales dans sa vie. Ces verrues apparaissent dans la zone intime comme sur le pénis, à l’intérieur du vagin, sur les lèvres vaginales ou au niveau de l’anus. On peut les retrouver dans […]

Une personne sur dix souffre de verrues génitales dans sa vie. Ces verrues apparaissent dans la zone intime comme sur le pénis, à l’intérieur du vagin, sur les lèvres vaginales ou au niveau de l’anus. On peut les retrouver dans la bouche (par certaines pratiques telles que la pipe). Elles ressemblent parfois à des excroissances en forme de chou-fleur.
Tout savoir sur les manifestations, le traitement de cette maladie avec le Dr Josiane Ouédraogo, gynécologue obstétricienne. Experte en santé sexuelle et reproductive, Dr Ouédraogo est en service à la direction de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles..

Comment se manifeste les condylomes ?

Les « condylomes », ou « verrues génitales », sont l’une des manifestations de l’infection virale par le papillomavirus humain (ou virus HPV).

Les condylomes se manifestent parfois plusieurs années après la contamination et ne sont pas toujours visibles à l’œil nu. Lorsqu’elles le sont, les verrues sont des excroissances de la muqueuse ou de la peau, le plus souvent de la même couleur, mais parfois blanches ou grisâtres.

Mode de transmission

Les délais d’incubation du virus sont très variables, allant de 3 semaines à plusieurs années après la contamination.

La transmission est avant tout sexuelle ;

Une transmission mère enfant est possible : Une mère peut contaminer son enfant à la naissance lors du passage du fœtus dans le vagin ;

Une transmission indirecte par l’eau, du linge de toilette ou du matériel souillés est possible, (piscine voire dans les saunas car les papillomavirus étant résistants aux conditions environnementales (écarts de température, froid, chaleur…)

Quelles sont les causes chez la femme et chez l’homme ?

Les HPV de type 6 et 11 sont responsables de 90 % des cas de verrues génitales : on parle de virus « à bas risque oncogène » (bas risque de cancer) ;

Les HPV de types 16 et 18 sont des papillomavirus « à haut risque oncogène » (haut risque de cancer). Ces derniers virus sont associés au développement de lésions précancéreuses et cancéreuses, en particulier du col de l’utérus, du vagin, de la vulve, de l’anus, du pénis, de la bouche et de la gorge.

Comment il se manifeste chez la femme ? Et chez l’homme ?

Les signes cliniques apparaissent 3 à 6 mois après l’infection initiale, mais le virus peut également rester à l’état latent, c’est-à-dire endormi, pendant plusieurs mois ou même plusieurs années.

Quels sont les differents types de condylomes ?

On distingue trois types de condylomes.

Condylomes acuminés : Ce sont des lésions bourgeonnantes situées au niveau de la vulve, de l’anus ou du pénis. On parle alors de « crête de coq » ou de « chou-fleur ». Il s’agit de petites masses légèrement rosâtres ou blanchâtres ;

Condylomes papuleux : Ce sont des papules (bouton sec sans liquide) de la couleur de la peau ou légèrement rosées. En cas de profusion, on parle on parle de papulose bowénoïde ;

Condylomes plans : Ces verrues sont le plus souvent invisibles à l’œil nu mais peuvent apparaître sous la forme de taches rouges ou rosées. Elles sont redoutées car les risques de contamination sont très élevés. Elles sont mieux visualisées par l’application d’acide acétique pour apparaître blanches et bien limitées sur la muqueuse saine.

Ils peuvent être parfois accompagnés de démangeaisons ou des saignements lors des rapports sexuels.

Comment se fait le diagnostic ?

Le diagnostic de condylomes repose presque exclusivement sur l’examen clinique qui doit être complet à la recherche de localisations anales et génitales dans de bonnes conditions de lumière et sur une table d’examen gynécologique pour les femmes.

Chez l’homme, les condylomes peuvent se développer sur le gland, le frein, le prépuce, l’orifice urinaire et autour de l’anus ou à l’intérieur du rectum. Elles sont généralement indolores, mais causent parfois des démangeaisons.
Chez la femme, les condylomes peuvent se localiser sur la vulve, le périnée, les grandes lèvres et les petites lèvres, et sur la région péri-anale. Les lésions bénignes externes étant associées dans 20 à 30 % des cas à des lésions du col ou de l’anus, potentiellement cancéreuses, il est indispensable de rechercher ces dernières, en particulier au niveau du col utérin, par la pratique d’un frottis cervico-vaginal.
Il faut rechercher une autre IST associée (présente dans 25 % des cas en moyenne) en particulier une sérologie VIH, syphilitique, virus de l’hépatite B (VHB), Chlamydia , ainsi que réaliser des prélèvements microbiologiques en cas d’urétrite ou de vulvovaginite.

Autres examens :

Pour les localisations génitales, l’examen sera complété par une colposcopie ou une péniscopie (application d’acide acétique à 5 %, suivi d’un examen à la loupe) ;

Pour les lésions anales, un examen proctologique complet (anuscopie) est effectué.

Une biopsie est rarement nécessaire (doute diagnostique, présence de koïlocytes au frottis vaginal, lésion suspecte).
Des techniques de biologie moléculaire (hybridation in situ moléculaire, PCR) permettent le typage des HPV, en particulier des HPV oncogènes 16 et 18.

Qui sont les personnes à risques ?

Les sujets a risque sont :

Les personnes qui ont débuté leur vie sexuelle très jeunes et celles qui ont eu de nombreux partenaires sexuels ont un risque plus élevé de contamination par les virus du papillome humain, en particulier si elles ont eu des relations sexuelles sans protection ;

Les personnes qui souffrent d’une autre infection sexuellement transmissible sont également plus à risque d’être infectées par les papillomavirus ;

Des petites lésions de la peau, des défenses immunitaires affaiblies et la présence d’une inflammation sont autant de facteurs qui favorisent la transmission d’un HPV ;

D’autres facteurs, comme le tabagisme, l’abus de drogues (cannabis et cocaïne) ainsi que la prise de médicaments immunosuppresseurs peuvent favoriser l’infection.

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