Condylomes : Le cancer du col de l’utérus, le risque le plus important chez la femme
Summary
Les « condylomes », ou « verrues génitales », sont l’une des manifestations de l’infection virale par le papillomavirus humain (ou virus HPV). La plupart des gens contractent des HPV au cours de leur vie. Le plus souvent, l’organisme réussit […]
Les « condylomes », ou « verrues génitales », sont l’une des manifestations de l’infection virale par le papillomavirus humain (ou virus HPV). La plupart des gens contractent des HPV au cours de leur vie. Le plus souvent, l’organisme réussit à se défendre seul. Mais il arrive qu’une infection due à un type de virus cancérigène persiste, ce qui peut conduire à un cancer. Sur les complications en passant par le traitement et la prévention, Dr Josiane Ouédraogo, gynécologue obstétricienne, experte en santé sexuelle et reproductive en service à la direction de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles nous dit tout.
Quelles sont les complications chez la femme ? Et chez l’homme ?
Le risque est plus important chez les femmes : la forme de cancer la plus fréquente est le cancer du col de l’utérus. Les autres formes de cancer touchent aussi les hommes, mais sont moins fréquentes.
Les HPV16 et 18 sont associés aux dysplasies sévères ou modérées et aux carcinomes invasifs.
Il existe également des néoplasies intraépithéliales vulvaires (VIN), anales (AIN) ou du pénis (PIN) ; elles aussi associées à l’infection par ces mêmes HPV oncogènes.
Quand consulter ?
Dès la constatation de lesions excroissantes sur les organes génitaux ou devant tout signe anormal. Parfois des demangeaisons ou des saignements pendant les rapports sexuels.
Quels sont les traitements proposés ?
Le traitement le plus efficace est de se protéger en se faisant vacciner contre les HPV. Cette vaccination est recommandée à tous les jeunes.
– Entre 11 et 14 ans, deux vaccinations à 6 mois d’intervalle ;
– Après 15 ans, trois vaccinations sont nécessaires si vous n’avez pas encore eu de rapports sexuels ;
– Si vous avez déjà eu des rapports sexuels, la vaccination est alors recommandée jusqu’à l’âge de 26 ans.
– Il faut noter que les préservatifs masculins ou féminins (Femidom) protègent très bien du VIH/sida. Mais leur protection contre les HPV n’est que limitée, car ces virus se transmettent aussi par contact avec des muqueuses infectées.
– Il est donc important pour les filles et les femmes de passer régulièrement des examens gynécologiques de prévention visant à dépister les stades précancéreux, même si elles sont vaccinées.
Eviction des situations à risque : fréquentation des – piscines et salles de sports (douches), contact avec des linges humides contaminés.
Traitements curatifs
– Destruction chimique par kératolytiques : elle est très utilisée car simple et non douloureuse, (préparations à base d’acide salicylique avec protection de la peau saine périphérique) ;
– Destruction à l’aide de crèmes et de produits à appliquer localement pendant plusieurs semaines. Attention, il est important de bien suivre la prescription du médecin car il s’agit d ’un produit extrêmement irritant.
– A l’aide de médicament.
Si le traitement médical ne suffit pas à faire partir les condylomes, des traitements chirurgicaux sont possibles.
– La Cryothérapie : elle consiste à brûler la verrue par le froid par application d’azote liquide. Plusieurs séances sont nécessaires pour éradiquer les lesions.
– Les condylomes peuvent également être carbonisés à l’aide d’un laser CO2 ou par électrocoagulation au bistouri électrique. Ces deux méthodes nécessitent une anesthesie locale ou générale.
– A noter qu’il est impératif de toujours utiliser un préservatif lors des rapports sexuels toute la durée du traitement afin de limiter les risques de contamination.
Chez la femme
– Un frottis de contrôle régulier est conseillé ainsi qu’un suiivi clinique pendant 12 mois.
– Informations du patient
– Les méthodes de traitement doivent être adaptées au type lésionnel et à la localisation (cutanée ou muqueuse).
– Le traitement est justifié en raison de leur transmission sexuelle.
– Les condylomes sont le marqueur possible d’une infection par les HPV à risque oncogène (nécessité chez la femme d’un examen gynécologique),
– Un comportement sexuel à risque n’est pas nécessaire pour développer des condylomes. Le délai d’incubation des HPV est très variable et les récidives sont fréquentes (30 %).
– Il faut dédramatiser et déculpabiliser le patient sachant que l’incubation est éminemment variable, et que la fréquence du portage latent est très élevée ( ce qui permet souvent de dédramatiser en quelque sorte la situation pour le couple.
Madina Belemviré